Connaissance du Patrimoine Culturel Local
Le Petit Journal
de Sainte-Ménehould
et ses voisins d'Argonne
Edition régulière d'un bulletin traitant de l'histoire, des coutumes et de l'actualité.


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Ménéhildien d’hier.

Pierre Vauché : directeur d’école.



Pierre Vauché voit le jour en 1910 dans un petit village proche de Bar le Duc, les Marats. Quatre ans plus tard il est orphelin, son père étant décédé sur le front. Sa mère retourne dans son village d’origine, Couvonges. Il rentre à l’école normale de Châlons sur Marne et il en sort en 1930 pour être nommé à Ambrières, aux confins du département, près de Saint Dizier. Deux ans plus tard il sera à l’école Jean Macé de Vitry le François. En 1934, il épouse une institutrice, Odette Bonnamy, qui, sortant de l’école normale de Bar le Duc, est nommée à Rivière en Ruelle. Il faut donc trouver un poste double pour que cessent les voyages entre les deux écoles. Le couple s’installe à la Neuville au Pont en 1935. Il y restera 15 ans.
En 1940, Pierre Vauché est fait prisonnier. Ce sera un séjour de 5 ans à Dantzig, avec des conditions de vie difficiles, une nourriture insuffisante. Il retrouve son pays, sa femme, son poste, très affaibli. Et c’est en 1950 que le directeur d’école de La Neuville au Pont s’installe comme directeur de l’école de garçons, rue Camille Margaine à Sainte Ménehould, son épouse étant son adjointe. Il succède à Mr Cossu. Il aura comme collègue, entre autres, Mrs Malglaive, Sauviat. Tallaron, Potage, Cordelette.... En 1965, l’heure de la retraite aura sonné. Il termine sa carrière, toute entière vouée à l’enseignement public avec tous les honneurs : ancien combattant, prisonnier de guerre, médaille de bronze de l’enseignement public, (elle sera suivie de celle d’argent en 1968), officier dans l’ordre des palmes académiques.

Voyant la retraite arriver, Pierre Vauché s’investit dans la gestion de la ville. Il se présente aux élections municipales en 1959, sur la liste menée par le socialiste Henri Steffen. Il est élu au second tour avec 619 voix. Le voilà donc dans l’équipe municipale que dirige Robert Lancelot. Progressivement il deviendra un opposant au maire dont il n’apprécie pas les options politiques. Si bien qu’aux élections suivantes on le retrouve à la tête d’une liste d’opposition avec André Perrin et Georges Lavallée. Mais la vague Lancelot remporte tous les sièges et Pierre Vauché n’aura que la satisfaction de faire le meilleur score de sa liste (750 voix). On le retrouve en 1971 dans la liste de gauche qui n’aura qu’un élu (Louis Kuntz) où il arrive, par son score, en seconde position (960 voix). La maladie va le terrasser en 1976. Il sera enterré civilement dans l’intimité au cimetière de Couvonges.
Cet homme de gauche au caractère bien trempé et au franc parler n’était-il pas de ceux que l’on appelait « les hussards noirs de la république » : les instituteurs en blouse grise, forgés dans les écoles normales qui, au travers des leçons de morale et surtout leur dévouement, insufflaient aux jeunes générations des vertus républicaines qui sont parfois aujourd’hui négligées !
De son mariage, Pierre eu deux enfants Pierre né en 1935, aujourd’hui décédé, et Jocelyne née en 1950. Quant à son épouse et collègue, elle réside toujours à Sainte Ménehould et malgré ses 95 ans reste très alerte.


Le joyeux départ à la retraite de Mr Peter, instituteur à Florent en Argonne, flanqué des époux Vauché. Qui peut préciser la nature de son collier ?


Jean Pierre Vuillaume se souvient...
J’ai connu Mr Vauché en tant que Directeur de l’école de garçons. située à cette époque rue Camille Margaine Pour ceux qui comme moi s’en souviennent, celui-ci aura marqué plus d’un ménéhildien par son caractère, ses façons de faire, sa voix forte très particulière, faisaient que nous éprouvions toujours du respect pour lui et une certaine crainte. Pourtant, dire qu’il était sévère serait sans doute exagéré, mais certainement très strict et rigoureux, ce qui le faisait quelquefois s’emporter devant des devoirs mal faits ou bâclés.
Aussi, être dans sa classe était pour nous synonyme de travail et de discipline et si, aujourd’hui, nous sommes ce que nous sommes, nous pouvons lui dire merci.

Réponse à la photo mystère du N° 38



Ms Schernitzauer, Potage, RenardJussy, Cordelette, Vauché et Madame, Talaron.

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