Nos trois amis florentins ont passé quelques jours à Paris. Ils se sont retrouvés à la gare de l’Est et sont montés dans le train qui va les ramener à Sainte-Ménehould.
Fernand : ah ! J’étou fourt hodé (fatigué) !
Bastien : j’a les pieds en déconfiture.
Narcisse : Mi, j’a mau les mollets ! Si j’asous su, j’n’i s’rem allé. J’a eu ïn procès !
J’avous n’piote bouteille du Kirsch que j’n’avoume déclaré : j’a été pris. On m’i fait payi l’amende.
Fernand : Mi, j’a été à l’Exposition. D’abord gni tant d’monde quu j’n’a quasima rii vu. La fête à Flora, c’n’est rii à coûté. J’m’a arr’té don côté des Colonies ; Les ceux qui disont qu’on amoine des gens des payis d’Afrique, ça n’ème vrai : gnan’i qu’c’est des gens d’ici. On lou met des habits d’ces payis-là, avo don cirage su la figure. T’nez hier, j’urbeyous (je regardais) l’Congo ; v’la ïn nair (un noir) qui m’accoste avo ses affutiaux (ses affaires) :
- Bono, bono, qui m’dit, j’boirous bii n’cannette, mi, et vous ? » J’an étous tou ébahi .
- Vu n’mu r’counnaissème ? Qui m’fait ? J’sue d’la Chalade.
- Couma, c’est ti ? T’au n’sale figure !
- Ea s’a va avo don savon. On ˜i par jour, une pièce du cent sous et l’cirageMais taisève, v’la des Ingliches qui faut quu j’lou jargounie (baraguine) quêque chose coume au Congo.
– Vu n’sav’ème quoi qui lou z’i dit ?
Narcisse, Fernand : - Non !
Bastien : - Dou patois d’Flora ! »
Narcisse : « Mi, j’a été à la tour Eiffel. I mousinait (brouillassait), j’na rii vu et on n’mi ranndu la monneïe. »
Bastien : « A la nutie, j’a été oua (voir) l’a grande opéra. Les coumédiens, i criaient fourt et i faisont des simagrées, coume quand lu cirque vii à la Ville.
Narcisse : - T’es content d’y aoua été ?
Bastien : - J’n’y véroume pou tout plein d’sous.
Fernand : V’vavez rapporté quêque chouse à vot’femme ? :
Bastien : oui ! du la denrée po faire une cotte.
Narcisse : V’là Valmy, j’allon arriver. Bié contents d’rentrer à la maison !
J’n’suim prêt d’y retourner à Paris !
Des problèmes de train au certificat d’études
Passer le certificat d’études en 1926 n’était pas chose facile. Pour preuve ces problèmes de train pour lesquels il faut maîtriser les mesures de temps, heures et minutes, et également les mesures de longueur, km et m. A l’époque les élèves n’avaient pas de calculette, mais dans ce cas elle n’est pas toujours utile. Nous avons ce premier problème :
L’omnibus Dijon-Paris :
Un train omnibus partant de Dijon à 21h 46 arrive à Paris à 11h 03mn. Il s’arrête à 36 gares et chaque arrêt dure en moyenne de 2mn 1/2. On demande :
1) La distance de Paris à Dijon, sachant que le train roule à une vitesse de 445 m à la minute.
2) A quelle heure il arriverait à Paris avec cette vitesse s’il ne s’arrêtait pas ?
Résolution du problème :
- Durée totale du trajet :
de 21h 46 à minuit : 2 h 14.
de minuit à 11 h 03 : 11 h 03, soit un total de 13 h 17.
- Durée totale des arrêts :
2 mn ½ soit 36 x 2 = 72 mn + 36 x ½ = 18 mn, soit 90 mn ou 1 h 30.
- Durée du trajet en train :
13 h 17 mn ou 12 h 77 mn “ 1 h 30 = 11 h 47 mn
- Distance Paris-Dijon :
11 h 47 = 660 + 47 = 707 mn
Soit en km : 0,445 x 707 = 314,62 km
- - Heure d’arrivée à Paris :
21 h 46 = 11 h 47 = 9 h 33.
Ou : 11 h 03 “ 1 h 30 = 9 h 33.

Le second problème est plus facile, quand on sait que la vitesse est égale à la distance divisée par le temps. A vous de calculer
De Paris à Lyon, il y a 510 km. Au XVIe siècle, on mettait 135 h pour faire le trajet en fiacre. Aujourd’hui (en 1923), on met, en express, 8 h. Calculer la vitesse moyenne par heure avec chacun des modes de locomotion.
Nicole Girardot