Connaissance du Patrimoine Culturel Local
Le Petit Journal
de Sainte-Ménehould
et ses voisins d'Argonne
Edition régulière d'un bulletin traitant de l'histoire, des coutumes et de l'actualité.


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La belle fleur de l’automne.

   par Nicole Gérardot



Cette jolie fleur s’écrit-elle avec un « y » ? Prend-elle un « h » ou deux ? Est-elle du masculin ou du féminin ? Vous l’avez deviné, cette belle fleur, c’est le chrysanthème.
En 1500, on estime que l’Europe du Nord dénombre environ deux cents espèces de plantes cultivées. En 1839, il y en aura dix-huit mille. La plupart des fleurs de nos jardins font leur apparition entre ces deux dates : tulipes, jacinthes, anémones, crocus au XVIe siècle ; lupins, phlox, pois de senteur, dahlias, chrysanthèmes fuchsias au XVIIe siècle. A l’occasion des croisades, on découvre et on importe de nouvelles espèces orientales.
Ces siècles sont marqués par cet engouement pour les nouvelles espèces végétales et forales. Certains explorateurs vont les débusquer en Asie et en Amérique. On les appelle « chasseurs de fleurs ».
« Fleur d’or », selon l’étymologie grecque, le chrysanthème est avant tout une fleur d’Asie où il symbolise la longévité. Cultivé en Chine dès le Ve siècle avant Jésus-Christ, il est introduit au Japon à partir du IIIe siècle après Jésus-Christ où il fait l’objet d’un véritable culte. La fleur d’or devient l’emblème du soleil : l’empereur Meiji Tenno crée le prestigieux ordre du Chrysanthème en 1876. Elle figure sur les estampes japonaises et sur les étoffes brodées des kimonos des geishas. Elle parfume la cuisine et le thé chinois, tandis que ses feuilles ont des vertus médicinales apaisantes.
Exclusivement jaune à l’origine, le chrysanthème est importé en Europe dans ses nombreuses variantes. Aux Pays-Bas, il entre dans la composition des bouquets de mariage.
Pourquoi cette jolie fleur, symbole de vie en Asie, est-elle symbole de mort en France ? Après la première guerre mondiale, la commémoration de l’armistice nécessite, en 1919 d’énormes quantités de fleurs. Or le chrysanthème est l’une des rares qui résiste aux températures de novembre. La fleur du Japon impérial devient la fleur du souvenir.
C’est ainsi que, à la Toussaint, les Argonnais honorent leurs ancêtres et fleurissent leur tombe. Les cimetières sont alors de véritables parterres de chrysanthèmes de toutes les couleurs : blanc, jaune, rouge, grenat, brun jaune...
Mais à Sainte-Ménehould, le comité de fleurissement de la ville et l’association « les Amis de l’Argonne » n’ont pas voulu que le chrysanthème ne soit que la fleur des morts. Durant la semaine de la Toussaint, avec l’aide des services techniques et des jardiniers de la ville, ils organisent chaque année une exposition, à l’église du château. Des chrysanthèmes, il y en a plus de cinq cents, de toutes les tailles et de toutes les couleurs. C’est magnifique. Les visiteurs sont nombreux, plus de 2000 en 2019 ! Cette année, elle aura lieu du 23 octobre au 2 novembre. Une exposition, différente chaque année, avec les prêts de particuliers, vient se mêler à celle des chrysanthèmes. Le thème de cette année sera le sport, avec de nombreuses photos d’athlètes ménéhildiens.

Pour terminer, notons que dans le langage des fleurs, offrir des chrysanthèmes signifie :

« Je ne vous oublierai jamais »



Nicole Gérardot

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