Connaissance du Patrimoine Culturel Local
Le Petit Journal
de Sainte-Ménehould
et ses voisins d'Argonne
Edition régulière d'un bulletin traitant de l'histoire, des coutumes et de l'actualité.


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Quand la ville achetait le Quartier Valmy.

   par John Jussy



Le quartier Valmy dans les années 50


Quartier Valmy, aujourd’hui Cité Valmy, car le lieu n’a plus rien de quartier au sens militaire du terme, tout cela doit être bien étrange pour les jeunes générations ou les nouveaux Ménéhildiens. Comment se souvenir que ce lieu est un endroit empli d’Histoire… et d’histoires.
C’est dans les années 70 que la ville a acheté le « Quartier » Valmy déserté en 1968 par les services de la pharmacie générale du service de santé partis à Vitry-le-François. Robert Lancelot avait été réélu maire en 1971 et les adjoints étaient Jean-Louis Méry, Bernard Renard et James Duvin. Mais que pouvait-on faire de tous ces bâtiments, des casernes, des hangars ? De plus, ce lieu historique, à l’époque hors de la ville, se trouvait, avec la construction des Vertes Voyes au centre du périmètre d’urbanisation.

Un lieu historique :
Le quartier avait été construit à partir de 1884 pour être un quartier de cavalerie ; environ 600 cuirassiers, dont beaucoup de sang noble, y vivaient, avec tous les services annexes : infirmerie, cuisines, maréchalerie, salle d’armes.
Le dernier régiment, le 6ème cuirassier, était parti pour la guerre le 30 juillet 1914. Puis se succédèrent le 120ème escadron du train, fort de 200 véhicules, camions, voitures, qui devait lui aussi partir à la guerre en 1939. Puis le quartier fut un camp de prisonniers, français puis allemands, et enfin le magasin général de pharmacie.
En 1970, les deux grandes casernes étaient encore là, comme la carrière où s’entraînaient les cuirassiers. Mais les occupations successives avaient opéré pas mal de changements : le grand manège avait disparu, des hangars en tôle avaient été construits. Et des 24 écuries réparties par groupe de six, il n’en restait que huit ; trois disparaîtront avec la construction de l’hôpital. Retrouver les diverses constructions de l’époque des cuirassiers, même avec l’aide des cartes postales, est pour les petits bâtiments bien difficile.
Dans le numéro 10 du bulletin municipal, F. Bonnin faisait un état des lieux complet : 42 bâtiments dont deux immeubles à 4 niveaux, d’une surface bâtie de 1660 m2, des habitations, des hangars, des garages, des magasins. Existent aussi 2 ponts de lavage-graissage (qui existent encore), 2 soutes à carburant, 1 pont bascule.
Le quartier est de forme « pentagone irrégulier », d’une superficie de 6 hectares, entouré d’un mur d’enceinte de 3 m de hauteur et de 50 à 60 cm d’épaisseur (le mur a été restauré en 1995 pour la somme de 120 000F). Les cuirassiers faisaient-ils « le mur » ? La monumentale porte d’entrée a été conservée et bien restaurée.

Une lourde charge, un investissement bientôt rentable :
La ville acheta donc le quartier Valmy au prix fixé par les domaines : 210 millions (anciens). Dans ce même bulletin, Pierre Noël et Michel Bacquias expliquent le projet : louer des locaux aux industries désireuses de s’installer en Argonne, installer les services techniques, créer un gymnase, une salle des fêtes (qui fut longtemps dans le grand hangar), etc.
Le calcul devait s’avérer bon car la première année, les locations représentaient 10 millions de francs avec un pourcentage de 70%.
Depuis, de nombreux changements ont été effectués : disparition des casernes, construction de la salle des fêtes et plus tard le nouvel hôpital et la maison de retraite sans oublier l’installation de l’IME, Institut Médico Éducatif de l’Élan Argonnais.
Pierre Noël et Michel Bacquias écrivaient pour conclure : « Un jour, il (le quartier) ne sera qu’un quartier de la ville dont les arbres et les pelouses attireront les promeneurs. » Les pelouses ont disparu, et les promeneurs sont surtout des résidents de la maison de retraite.



N’empêche, quel bel endroit pour les fêtes ! Quelle facilité pour se garer ! Et peut-être bientôt un marché paysan dans une des anciennes écuries fera vivre un peu plus le quartier.




Question :
À la ligne « casernement », on lit : 2 immeubles type caserne à 4 niveaux dont 1 équipé de deux ascenseurs d’une force de 500 kilogrammes…
Une des deux casernes avait donc un ascenseur, l’autre non. Alors comment étaient répartis les cuirassiers, certains allaient avoir un ascenseur pour aller au 4è étage, les autres grimpaient à pied ? Sauf si l’ascenseur était réservé à un autre usage.

John Jussy

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