Connaissance du Patrimoine Culturel Local
Le Petit Journal
de Sainte-Ménehould
et ses voisins d'Argonne
Edition régulière d'un bulletin traitant de l'histoire, des coutumes et de l'actualité.


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Les poilus de Harlem, suite.

   par Nicole Gérardot



Les combats continuent en Argonne. Le 6 juin 1918, entre Maffrécourt et Berzieux, les Rattlers inscrivent une victoire supplémentaire à leur palmarès. Ces poilus atypiques ont gagné un surnom, donné par leur ennemi et repris par leurs alliés : les « hellfighters », les « soldats de l’enfer », si solidaires et si forts, qui ne s’avouent jamais vaincus. Des informations récupérées par des espions alliés annoncent que pas moins de quarante divisions allemandes se sont mises en mouvement. Une attaque d’une ampleur inédite est en préparation dans le secteur de Châlons-sur-Marne. Entre Reims et Verdun. Aux abords de la forêt d’Argonne.
Le général Gouraud a déjà prévu son plan. Un plan à haut risque. Ses troupes évacueront la première ligne des tranchées et se concentreront dans la deuxième ligne. Pour créer l’illusion que rien n’a changé, que les Poilus demeurent en première ligne, une patrouille « de camouflage » devra rester sur les lieux. Soit une trentaine d’hommes se démenant pour faire le travail d’une armée. Passer de mitrailleuse en mitrailleuse, larguer quelques grenades, répliquer, faire du raffut mais ne jamais se faire repérer. Une mission à haut risque, puisque ce ne sera qu’au dernier moment, quand les Allemands se lanceront à l’assaut des tranchées qu’ils auront l’ordre de battre en retraite pour retrouver le gros des troupes, alors prêtes à pilonner l’ennemi. Le 4 juillet, les gars de Harlem prennent position sur une colline au nord de Courtémont et une colline à leur droite, du côté de Maffrécourt.
14 juillet à minuit, le bombardement allemand, prévu par Gouraud a commencé. Tous aux abris. Face aux canons de l’armée du Kaiser, les Rattlers devront prouver qu’ils sont des héros. Une incessante pluie de météorites illumine la nuit. « Come on ». Il faut tenir bon. Au petit matin, les Allemands pilonnent encore, mais aucun casque pointu n’est parvenu à forcer le rideau de feu des New-Yorkais qui ont même réussi à gagner du terrain, repoussant les Allemands de quelques kilomètres. A l’heure du déjeuner, les artilleries bombardent toujours, mais les tirs s’espacent. La première partie du piège a fonctionné. Sur les trois quarts de la distance entre Verdun et Reims, les Allemands ne sont pas parvenus à franchir les fosses de la première ligne française. Le général Henri Gouraud prend sa plume pour remobiliser ses troupes et les féliciter.

16 juillet 1918
Durant la journée du 15 juillet, vous avez brisé les efforts de quinze divisions allemandes appuyées par dix autres.
Vous avez le droit d’être fiers, hommes héroïques de l’infanterie et mitrailleurs des postes avancés.
C’est un coup dur pour l’ennemi. C’est un beau jour pour la France et de tout mon cœur de soldat, je vous remercie.
Gouraud


Le lendemain, la communication n’a pas le même ton. Destiné aux Hellfighters l’ordre stipule l’offensive. Il faut attaquer le secteur boisé de la butte du Mesnil, aussi surnommée « le calvaire » par les Français, car elle a été le théâtre de la mort de 200 000 soldats durant les deux premières années de la guerre. Ici, le plan du général Gouraud n’a pas fonctionné comme prévu : les Allemands se sont installés dans les boyaux de l’ancienne première ligne défendue par les poilus. La mission est aussi simple que périlleuse : il faut les en déloger au plus tôt.
Au petit matin du 18 juillet, le régiment américain (2816 hommes et 52 officiers) s’engage vers sa nouvelle mission. Ils peuvent compter sur l’appui de deux unités de choc : à gauche, un régiment de chasseurs alpins, à droite, un régiment de soldats marocains expérimentés. A peine les hommes du 369e ont-ils pris position qu’ils sont sommés de lancer l’offensive le soir même. À 18 heures, les Rattlers sortent, un à un, de leur tanière. Il fait nuit noire quand retentissent les premiers coups de semonce allemands. Ils se sont mis à l’abri dans les boyaux du centre de résistance Vilquin, un espace de terre crayeuse, parsemé de restes humains et de débris en tous genres. Impossible de dormir mais il faut reposer les corps avant le rush vers la colline, prévu au lever du soleil.
Le coup de sifflet annonce le signal. Les Rattlers s’élancent dans un sprint fou, au milieu d’un paysage de cratères et de geysers, de gaz et de détonations. Soutenus par les mitrailleuses et l’artillerie franco-américaine, les Hellfighters bondissent, rampent. Ils parcourent deux kilomètres, fusil Lebel à la main, jusqu’à reprendre la zone aux Allemands. C’est un véritable carnage. Les prisonniers allemands n’ont rien des féroces « Huns », mi-hommes, mi-monstres que décrivait la propagande américaine. Ce sont des jeunes gens apeurés, hirsutes, tremblants, comme soulagés d’être enfin emmenés loin de la ligne de front. Au passage les New-Yorkais puisent dans leur paquetage pour leur distribuer un peu de tabac et quelques confiseries.
Les jours suivants, les Hellfighters et leurs camarades de la 161e division française reconquièrent la zone, sous le bombardement de l’artillerie allemande de longue portée. Au total, 22 officiers, 768 soldats de l’enfer sont tués ou blessés en près de dix jours de reprise de terrain. Depuis leur entrée en guerre, près de la moitié de l’effectif initial des Rattlers a été tué.
À l’aube du 23 juillet, le drapeau floqué du serpent à sonnette flotte au sommet de la butte du Mesnil. Les Hellfighters sont les nouveaux maîtres du « calvaire ». Le 24, ils prennent position entre la butte du Mesnil et la main de Massiges. (un réseau de tranchées âprement disputé en 1915, au prix de nombreuses victimes coloniales). À coups de pelles et de pioches, les soldats de New York réaménagent un espace de vie dans ce trou à rats. Si les Allemands ont subi une sévère défaite, ils restent tapis, toujours en embuscade. Le secteur est régulièrement pilonné par les obus allemands. Une soixantaine d’animaux périssent en quelques jours. Les mules et les chevaux sont pourtant indispensables à l’approvisionnement du camp. Les Hellfighters, désormais vétérans des tranchées, sont rejoints, au fil des semaines, par des renforts des autres unités « de couleur » jusque-là cantonnées à l’arrière, aux tâches subalternes ou débarquées directement d ’Amérique. Les Allemands n’en finissent pas de canarder. Chaque jour apporte son lot de blessés et de gazés. Les Hellfighters sont sous tension. Pour passer le temps, les New- Yorkais jouent au craps. Un jeu de dés qui se joue sur les trottoirs de Manhattan, ils fraternisent aussi avec leurs voisins : les soldats marocains.

Un ordre du 25 août vient bouleverser la routine. Les Hellfighters au grand complet sont sommés de se regrouper dans le village de Somme-Bionne. À minuit, une colonne de cent cinquante camions bâchés se met en route pour une destination inconnue. Baladés de trains en camions, ils passent leur temps à arpenter les pourtours du front pour finalement revenir le 9 septembre ...à Somme-Bionne. Sur le front, les Rattlers, toujours incorporés à la 4e armée française, prennent position entre les Français et les Américains. La moindre défaillance de l’un des régiments alliés permettrait aux Allemands d’attaquer son voisin par deux fronts. Les soldats new-yorkais vont mener l’attaque dans un secteur de la forêt d’Argonne qu’ils connaissent bien. Une portion de 800 km2 de forêts à moitié calcinées, de ravins et de buttes, délimitée à l’est par l’Aire, et à l’ouest par l’Aisne. Face à eux, la butte du Mesnil, le village de Ripont, la rivière la Dormoise et la bourgade de Séchault. Ce village, aux mains d’une unité allemande lourdement armée, constitue l’objectif principal des Rattlers, épuisés par plus de cinq mois ininterrompus au front.
L’offensive est donnée par les Allemands le 12 septembre à 18h15. Une attaque surpuissante ravage la première ligne franco-américaine. Les Hellfighters ne laissent pas l’ennemi approcher. Le no man’s land devient un champ de bataille : grenades, fusils, couteaux, poings. Le 26 septembre, les Hellfighters sont de nouveau en première ligne, soutenus, à leur flanc, par des unités de Français et de Marocains aussi soudés et valeureux que les New-Yorkais qu’ils impressionnent avec leurs couteaux de 30 centimètres tenus entre les dents. Le coup de sifflet retentit.« Goddamn ! Let’s go ! » À l’attaque ! Avant de fondre sur le village de Séchault, les hommes du colonel Hayward doivent prendre possession du promontoire rocheux de Bellevue au sommet duquel est installée une batterie de mitrailleuses allemandes. Les New-Yorkais progressent à pas de loup. La montée est périlleuse. Les balles des snipers et les tirs des mitrailleuses déciment les assaillants. Pour la deuxième fois, l’œil de l’artiste peintre Horace Pippin repère un snipper et le met hors de portée de nuire, mais lui aussi est blessé.
Le village n’est pas peuplé de soldats mais de machines. Les Allemands ont évacué le maximum d’êtres humains pour truffer les rues de canons, de mitrailleuses et de mortiers, actionnés par une poignée d’experts. Les baïonnettes et les couteaux seront peu efficaces face aux coups de semonce, automatiques, que leur renvoie la ville désertée, cuirassée. La situation est précaire pour les hommes du major Little, isolés dans cette ville fantôme. Les Hellfighters ont progressé trop vite. Ils ont été trop performants, laissant loin derrière eux les unités françaises censées attaquer de concert et poursuivre avec eux vers l’est. Ils sont piégés, à la merci de la première contre-attaque des troupes du Kaiser.

Au petit matin, Séchault est à nouveau la cible de l’artillerie du Kaiser. Les hommes de Little font corps avec le sol, se fondent dans les moindres interstices et ne répondent pas. Ils attendent dans le silence. Ils guettent les premiers casques à pointes. Toujours rien... Sans information sur la taille de l’armée adverse, impossible pour eux de lancer l’offensive. Les Allemands n’ont pas réussi à faire sortir les Rattlers de leur nid. Le sang-froid des serpents à sonnette les a sauvés de nouveau.
Les hommes du 363e régiment sont en route pour prendre le relais. A 6 heures du matin, le bombardement promis débute. Une pluie de bombes embrase les bois tenus par les Allemands. Une heure plus tard, les hommes sont ravitaillés en nourriture après 30 heures de jeûne. Les soldats sont brisés, souillés, en état de choc.
Le 7 octobre 1918, un ordre parvient aux héros de Séchault. Il est signé du général Garnier Duplessy commandant de la 9e armée française, en charge de ce secteur. Il félicite chaleureusement les divisions françaises, marocaines et américaines pour leur bravoure et leur indomptable ténacité.
Les 725 survivants des Hellfighters originels sont escortés vers Maffrécourt. Ils quittent enfin la première ligne, après 191 jours consécutifs au front. Plus longtemps qu’aucune autre unité américaine.
L’épopée française est sur la fin. Les soldats noirs espèrent que de cette aventure naîtra un renouveau pour la communauté afro-américaine. Ils ont combattu à côté des poilus français pour sauver le monde libre. Ils ont été félicités et ont reçu des décorations octroyées par les généraux français Gouraud et Leduc, mais le général Pershing et les autres hauts gradés manquent de reconnaissance envers ces hommes.
Le 16 octobre, les Rattlers combattent au cœur du massif des Vosges. Mais pendant qu’ils deviennent, jour après jour, les nouveaux maîtres des montagnes, un ordre est donné par le War Department de retirer toutes les troupes de couleur de France et de les rapatrier le plus vite possible. La crainte est de laisser les soldats noirs en contact avec la population française, des femmes en particulier.
Le 11 novembre1918, à 11heures, lorsque l’armistice est effectif, le 369e stationne à Bitschweiller, petit village à côté de Belfort. L’orchestre de Jim Europe joue The Army Blues pour célébrer la fin de la guerre.
Sur les 2000 hommes débarqués du Pocahontas le 1er janvier 1918, 1300 ont été tués ou blessés dans les batailles Meuse-Argonne. Un chiffre qui fait des Hellfighters le régiment « américain » le plus décimé du conflit.
Mais les derniers Rattlers se préparent à adjoindre un ultime exploit à leur épopée française. Ce seront eux, les Hellfighters, les survivants du « Old 15th » qui les premiers franchiront le Rhin.
Le 13 décembre, les drapeaux flottent au vent. Les trompettes claironnent. Le général Lebouc lit à haute voix ;
Sous le commandement du colonel Hayward, des majors Cobb, Spencer et Little, le 369e RIUS défonça les positions ennemies et prit, après un lourd combat, la ville de Séchault, captura des prisonniers et ramena six canons et un grand nombre de mitrailleuses.
Il épingle le symbole de la croix de guerre sur le drapeau américain et sur la bannière floquée du serpent à sonnette. La plus haute distinction militaire est ainsi décernée, de façon collective, à l’ensemble du régiment. Il épingle ensuite la croix de guerre sur la poitrine des officiers. Au total, 170 Hillfighters sont décorés de la plus prestigieuse décoration ; plus qu’aucune autre unité américaine engagée pendant la guerre. Durant l’ensemble de son service en France, les Rattlers n’ont perdu aucun pouce de terrain, ni laissé capturer vivant aucun homme.
Trois jours plus tard, ils sont libérés du commandement français et passent de nouveau sous les ordres directs de Pershing. Ils n’aspirent qu’à une chose : rentrer au pays, retrouver leurs êtres chers.
Mais avant, ils vont fêter Noël, dans une ferme près de Belfort. La cagnotte du régiment est utilisée pour préparer un dîner digne de Thanksgiving, avec dindes et pommes de terre. La Croix-Rouge joue « Santa Claus » et distribue des cigarettes, de la gomme à mâcher, de la mousse à raser... Les plus chanceux reçoivent des paquets de leur famille.
Dans la cour de la ferme, Jim Europe a sa baguette. L’orchestre entame le plus beau des concerts de Noël. Les boys et les villageois chantent, dansent et rient ensemble au son du jazz. La fin d’une aventure commune.
Le lendemain, Les Hellfighters reprennent le train vers l’ouest, puis le bateau. Ils arrivent en Amérique le 12 février 1919. Le colonel Hayward avait promis à ses gars qu’ils rentreraient à New-York en héros. Ils méritent la plus belle des cérémonies. Ils méritent de parader dans leur ville en héros. Après beaucoup de discussions, William Hayward obtient l’accord. La parade a lieu le 17. C’est un show exceptionnel. Plus de 250 000 personnes se pressent le long des rues, dans une liesse folle. Elles acclament leurs héros. Les drapeaux des serpents à sonnette fleurissent sur les buildings.
Le 19 février, les Hellfighters sont officiellement démobilisés. Un seul officier noir reçoit la médaille d’honneur sur soixante-dix-huit décernées. Ni Henry Johnson, le héros le plus populaire du régiment, ni aucun soldat noir ne sera récompensé par la plus haute distinction de son pays. Les héros redeviennent des « negroes ». Difficile retour à la vie civile surtout pour les éclopés. Sur la monumentale fresque de 120 mètres de long intitulée « le panthéon de la guerre », inaugurée en octobre 1918 aux Invalides, toutes les troupes présentes dans la guerre, sont représentées, sauf les soldats afro-américains. Ordre du War Department.
La grande parade de la victoire à Paris, le 14 juillet 1919 en compagnie des alliés, se déroulera sans aucun soldat noir américain. Ordre de l’AEF.
Que sont-ils devenus ?
Entre voyages et plaidoiries, le colonel Hayward milite pour la défense des droits sociaux et contre le Ku Klux Klan. Il succombe à la maladie le 13 octobre 1944. Arthur Little, éditeur dans le civil, écrit en 1936 son épopée française dans « From Harlem to the Rhine ». Il reviendra en France pour remettre en main propre des décorations américaines aux généraux français Gouraud et Lebouc. Jim Europe est très populaire. On l’appelle désormais le« king of jazz ». Il décède suite à une sombre histoire. Son cercueil paradera dans les rues de Harlem devant une foule compacte, réunie pour les premières funérailles publiques accordées à un homme noir à New-York. La peinture pour Horace Pippin, fut un refuge durant l’année de guerre en France. De retour dans son pays, elle sera sa thérapie. Il meurt en 1946. Depuis son retour, Henry Johnson multiplie les interviews. Il est le symbole de l’un des faits d ’armes les plus saisissants de la grande guerre. On lui parle même d’un film à Hollywood. Mais il souffre, chaque mouvement est douloureux et il ne touche même pas de pension. Alors, pour la première fois, le petit porteur de valises raconte l’épopée des Hellfighters depuis son point de vue. Le soldat Johnson a sacrifié son statut de héros pour embrasser la cause raciale. Son déclin est inexorable. Une vie de vagabond, de misère et d’alcool commence et il n’a pas trente ans ! Il meurt en 1929. Son corps sera enterré au cimetière d’Arlington, sans grande pompe.
Le 369e a survécu et à Harlem, la Women’s Auxiliary, l’association des vétérans et l’Historical Society demeurent les garants du passé militant des Hellfighters.
À Massiges, en 2018, une statue a été érigée en mémoire des Hellfighters. Deux petites-filles de soldats étaient présentes à la cérémonie. Récemment, le journal « l’Union » a salué la mémoire du général Gouraud. Il a donné son nom à des rues de Suippes et de Reims. Après des obsèques nationales, il a été inhumé dans la crypte de l’ossuaire de Navarin, entre les villages de Souain- Perthes-les-Hurlus le 2 juin 2015 et Sommepy-Tahure, selon ses vœux d’être inhumé « au milieu de ses soldats ».
Le 2 juin 2015, la Maison Blanche est remplie de vétérans en uniforme et de familles endimanchées. Le président Obama s’apprête à honorer la mémoire de deux soldats de la Grande Guerre. Deux hommes, l’un Juif, l’autre Afro-Américain, dont les exploits n’ont jamais été distingués jusqu’alors par la plus haute décoration militaire américaine ; la Medal of Honor. Près d’un siècle après leur acte de bravoure, ils vont recevoir la reconnaissance posthume de la nation. Barack Obama narre la vie de Henry Johnson, héros de l’Argonne. Il raconte, aussi, les épreuves quotidiennes d’un jeune Noir américain au début du XXe siècle, descendant d’esclaves devenu soldat, soldat devenu héros, héros oublié de tous quelques mois après son retour triomphal à New York. Ces soldats ont combattu sur deux fronts ; dans les tranchées avec les soldats français et contre la ségrégation de la société américaine reproduite au sein de l’US Army.
Notes : - Cette incroyable épopée des « Hellfihters », je l’ai découverte dans le livre de Thomas Saintourens : Les Poilus de Harlem.

 À la suite d’une demande de photos de ma part, voilà ce que M. Pierre Labat, maire de Massiges m’a envoyé :
Nicole Gérardot


Pierre Labat, maire de Massiges nous écrit :

"Ce n’est qu’en 2017 que fut découvert le fait que les soldats du 15e Régiment de la Garde Nationale de New-York, devenu le 369e Régiment d’infanterie Américain, les Harlem Hellfighters, avaient combattu sur la Main de Massiges dès avril 1918, au sein des troupes françaises.
En effet, les unités afro-américaines, considérées comme des unités sans valeur combattante par le haut commandement américain, étaient affectées à des tâches subalternes. Le général Foch, au vu de la grande valeur de nos troupes venues d’Afrique, avait obtenu qu’ils passent en unités constituées sous commandement français en ne tenant d’ailleurs aucun compte d’une note secrète du Général Pershing conseillant que l’on se méfie d’eux au plus haut degré.
Ces unités conservèrent leur uniforme mais avec le casque Adrian et le fusil Berthier français.
Ce régiment se comporta d’une manière remarquable. C’est l’unité américaine qui effectua le plus grand nombre de jours de combats, 191 jours.
La décision fut prise de commémorer ces faits d’armes par l’érection d’un monument auprès des autres rappelant le sacrifice des soldats français sur le site 191 de la main de Massiges.
En août 2018, une américaine originaire de New-York, désirant venir en France où avait combattu son grand-père, avait appris l’existence d’un site incontournable à visiter. Elle prit contact avec l’association pour une visite guidée. Au cours de ce contact, elle découvrira qu’en fait, c’étaient les lieux même où avaient débuté l’engagement dans les combats de son grand-père. « Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous » disait Paul Eluart.
Au cours de cette visite, elle fit la promesse de revenir avec sa famille lors de l’inauguration de la stèle. Promesse tenue le 23 septembre 2018 avec sa sœur et leur famille, une dizaine de personnes venues de New York jusque Massiges et en Argonne."
Pierre Labat


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