Eh oui, nos grands parents du début du 19ème siècle aimaient patiner, voire faire du traîneau, sur la rivière gelée (un document montre des patineurs sur l’Aisne au Quai Valmy ), sur les étangs ou même à Planasse...
Pour s’en convaincre encore, une lecture du journal local « La Revue de la Marne » va nous raconter quelques mésaventures (car on ne raconte souvent que ce qui arrive de fâcheux ) arrivées à des patineurs.
Le premier récit est dans le journal du 6 janvier 1904 et avait pour cadre l’étang d’Argers :
Dimanche dernier, en glissant en traîneau sur l’étang, M. Didelin, instituteur, est tombé à l’eau à un endroit où la glace était trop faible. Il put se soutenir à la surface de l’eau jusqu’à ce qu’une corde jetée par M. René Mahout, témoin de l’accident, l’eût tiré du danger. Des soins empressés lui ont été immédiatement donnés.
Le deuxième article est paru dans le numéro du 11 juin 1904. Mais là, l’incident plus comique que tragique est raconté avec un style vraiment propre au journaliste de l’époque :
Accident de patinage :
Au moment où il décrivait la plus gracieuse des courbes, la fatalité voulut que le fer de son patin se prit dans son pantalon et fut cause que le sportman élégant s’allongea de tout son long sur la glace.
Le pantalon avait éclaté et c’est drapeau blanc au vent - emblème séditieux [1] s’il en est - que le patineur s’en retourna chez lui.
Les passants ne firent pas attention aux couleurs rétrogrades qu’il faisait flotter au vent.
Mais au delà de ces considérations politiques, ces témoignages nous apprendront que les Argonnais patinaient alors élégamment, en tenue de ville, comme tous les sportifs de l’époque, sur des endroits gelés. Est-ce le réchauffement de la planète qui nous prive aujourd’hui de ce plaisir ?