Connaissance du Patrimoine Culturel Local
Le Petit Journal
de Sainte-Ménehould
et ses voisins d'Argonne
Edition régulière d'un bulletin traitant de l'histoire, des coutumes et de l'actualité.


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Editorial :

Le confessionnal

   par Patrick Desingly



L’histoire a retenu que Charles Boromée, cardinal italien à la suite du concile de Trente en 1545, a préconisé pour les croyants de se soumettre à la confession pour la pureté de l’âme.
À l’origine, la confession était publique et réservée aux péchés graves. La nécessité de se confesser au moins une fois par an (faire ses Pâques) devient une nécessité et pour beaucoup une planche de salut. Le confessionnal était né ! Il garantissait, entre autres, l’anonymat du pénitent.
Si, traditionnellement, le fait de pousser la porte d’une église implique la volonté de s’exclure du péché et d’entrer dans un état de grâce, Charles Boromée recommande donc un acte complémentaire et volontaire pour libérer l’âme et se laver de tous ses péchés, véniels y compris.
Dans toutes nos églises, le confessionnal, ce meuble imposant, situé le plus souvent au fond de l’église, mérite toute notre attention.
Meuble bien visible certes, mais qui dissimule des secrets. Il a pu varier suivant les époques, en chêne ou en bois blanc, sculpté quelquefois, il fait partie du mobilier de l’église. La partie centrale était réservée au prêtre, les deux autres entrées aux pénitents, dans l’aile droite ou gauche un petit banc pour s’agenouiller et sans doute prier. Sur la porte du prêtre, une serrure. Les confessions entendues pour Dieu sont murmurées.
Un simple grillage ou une planche en bois, à défaut d’une glissière, sépare le prêtre du pénitent. Éventuellement un christ est accroché dans un angle. Le secret de la confession est absolu, il empêche toute indiscrétion. Seul le prêtre, en conscience, suivant la gravité du péché, peut y déroger, mais c’est alors une autre histoire.
Ce mobilier ne sert pas directement à la célébration de la messe comme le ciboire, le goupillon, l’hostie, mais y prépare. Enfant, je me souviens de certains anciens qui ne se confessaient qu’à droite ou à gauche du confessionnal en fonction de leurs sensibilités politiques, allez donc savoir pourquoi… Même si devant Dieu beaucoup pensent encore qu’on restait toujours entre gens de son milieu, les croyances ont la vie dure.
Aujourd’hui, les confessionnaux du XXIe siècle ne comprennent qu’une seule pièce et sont quelquefois en verre. Désormais ce meuble, autrefois encaustiqué avec ferveur par les fidèles, se recouvre de poussière et sert même parfois, de remise à balais ou de rangements à pots de fleurs.
L’apostasie est-elle en marche ? Je ne le sais pas.
La société devient-elle meilleure ? Il faut le croire.
Aujourd’hui le pardon nous est donné par internet.
N’arrêtons pas le progrès pour le bien de tous !
Honni soit qui mal y pense !
Patrick Desingly

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