Connaissance du Patrimoine Culturel Local
Le Petit Journal
de Sainte-Ménehould
et ses voisins d'Argonne
Edition régulière d'un bulletin traitant de l'histoire, des coutumes et de l'actualité.


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La rubrique de Jeannine Cappy

La crème fraîche dans la cuisine

   par Jeannine Cappy



Même méthode de fabrication pour les cendrés qu’on descendait à la cave dès qu’ils étaient mi-secs. On les plaçait dans des tiroirs remplis de cendres de bois tamisées conservées à cet effet, et on les y laissait une quinzaine de jours pour les affiner.
Une partie du lait était écrémé deux fois par jour, après chaque traite, en vue de la fabrication du beurre. Le lait, contenu dans de lourdes cruches de 20 litres était versé dans l’écrémeuse , appareil qui, grâce à l’utilisation de la force centrifuge, séparait la crème du lait maigre, ce dernier réservé à la fabrication des cendrés. Quant à la crème, elle était descendue à la cave et stockée dans de grands bacs. Liquide à la sortie de l’écrémeuse, elle épaississait en refroidissant.
Une fois par semaine, on faisait le beurre. Il fallait d’abord remonter les bacs pleins de crème de la cave et la verser dans la baratte pour y être battue. Au bout d’un petit moment, on obtenait le beurre sous forme de petits granulés et un liquide résiduel, le babeurre, [3]
, qu’on laissait s’écouler de la baratte. Il ne devait en rester aucune trace, sinon, le beurre se gardait mal. Il fallait le rincer en remettant de l’eau dans la baratte jusqu’à ce qu’elle en sorte bien claire.

Après un ultime égouttage, on malaxait les petites parcelles de beurre pour en chasser les dernières gouttes de babeurre et les agglomérer pour en faire des mottes. Ce travail se faisait autrefois avec les mains préalablement rincées au vinaigre pour éviter qu’elles ne collent Puis, progrès oblige, ou a acheté un malaxeur.
On découpait ensuite les mottes en morceaux de 250gr qu’on plaçait dans une presse permettant de façonner 5 plaquettes à la fois. C’était plus pratique et plus rapide que les moules en bois sculpté utilisés précédemment, mais moins joli aussi. Les empreintes laissées par ces moules étaient propres à chaque producteur.

  On découpait ensuite les mottes en morceaux de 250gr qu’on plaçait dans une presse permettant de façonner 5 plaquettes à la fois. C’était plus pratique et plus rapide que les moules en bois sculpté utilisés précédemment, mais moins joli aussi. Les empreintes laissées par ces moules étaient propres à chaque producteur.

Notre premier frigo a été acheté vers la fin des années 50. Plus besoin alors d’aller à Menou chercher de la glace chez Lelièvre pour conserver le beurre l’été.
Pour écouler notre production, nous avions notre clientèle en ville, épiceries ou porte à porte chez les particuliers. La vente se faisait aussi à la ferme, surtout les fromages blancs.
A partir de 1940, la production de fromages a été arrêtée pour cause de guerre et après, seule la fabrication du beurre a repris. Tout le lait maigre était alors donné aux cochons. Au fil des années, le beurre s’est moins bien vendu, Et puis à partir de 1971, tout notre lait a été vendu à une laiterie »




Notes

[3Le babeurre servait principalement à la nourriture des cochons. Mais on pouvait aussi en faire du fromage en le faisant chauffer, puis en l’égouttant dans un torchon. On le mangeait avec du sel et du poivre en y ajoutant quelques fois .de la crème.
On s’en servait aussi pour nettoyer les cuivres !)

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