Hommage respectueux de l’auteur
| Paroles de | Musique de |
| Henri PAUPETTE |
Melle M. GAILLARD |
I
| Fait prisonnier à Passavant, |
Aux soldats de garde là-bas, |
| De notre Argonne un jeune enfant, |
Chaque jour il disait tout bas : |
| Sur les confins de Silésie, |
Allemands je vous en conjure, |
| Se mourrait bien loin de sa mie. |
Il faut pour guérir ma blessure |
| Blessé dans ce carnage affreux, |
Me parler des belles forêts, |
| Il fut pris dans un chemin creux |
Des verts sentiers, des grands genêts ; |
| Et conduit comme on mène au bagne |
Vous voyez bien que je frissonne, |
| Vers les prisons de l’Allemagne. |
En songeant à ma chère Argonne. |
II
| Mais quand s’agrandirent les jours, |
Son flanc troué se referma, |
| Le bon Dieu vint à son secours ; |
Mais comme en un diorama, |
| Il vint redonner l’espérance |
Chaque nuit dans ses lourdes fièvres, |
| A son petit soldat de France. |
Ces mots revenaient sur ses lèvres |
Refrain
| Je veux revoir mes grands taillis, |
Mes bois ombreux, mes prés fleuris, |
| Ma forêt sombre et mon pays. |
Mes vieux parents, mes bons amis ! |
| Oh ! Mon Dieu, je vous en conjure, |
Dans mon délire je frissonne, |
| Il faut, pour guérir ma blessure, |
En songeant à ma fière Argonne. |
III
| La terrible guerre prit fin. |
Mais les senteurs de ses grands bois, |
| Et le « Moblot » chez lui revint, |
L’air vivifiant et le minois |
| Expirant presque de misère, |
De sa chère et douce Sylvie, |
| Tomber dans les bras de son père. |
Le rappelèrent à la vie. |
Refrain
| Deux mois après on pouvait voir, |
Le Seigneur exauça ses vœux, |
| Parmi les ombres d’un beau soir, |
Il fut complètement heureux, |
| Devisant sur l’herbe fauchée, |
Car il épousa la mignonne, |
| Le « Mobile » et sa fiancée. |
Dans son riant pays d’Argonne ! |