---------J’ai cru longtemps que siéger au conseil d’administration de « Sainte Ménehould et ses voisins d’Argonne » conférait l’immortalité. En dix ans d’existence, nous n’avons perdu aucun des nôtres et pourtant nous ne
sommes pas des perdreaux de l’année. Et voilà que Gérard Mourlet décide de rompre cette bonne habitude. Il est vrai que ce n’était pas un mouton de panurge et, doté d’un certain caractère, il n’était pas homme à accepter les contraintes. « Vos histoires d’immortalité, balivernes, je vous quitte ! », et là comme souvent, il fut le premier.
---------Moi qui lui dois beaucoup, suis-je triste ? Que nenni, même si je dois choquer. Car son décès ne m’a réactualisé que des souvenirs heureux. Accueilli à Brabant-sur-Meuse, ou rue Chanzy, toujours avec la même chaleur, j’ai pris plaisir à sa conversation nourrie d’une grande culture et pimentée d’anecdotes savoureuses. Au moins, avec lui, on ne parlait pas de la pluie et du beau temps. Véritable autodidacte, bénéficiant d’une mémoire d’exception, lecteur passionné, il avait su devenir une référence dans bien des domaines qui intéressent notre revue.
---------D’autres ont su ou sauront dire, tout au moins je l’espère, ce qu’il a apporté à la cité comme directeur de l’I.M.E. et comme responsable du musée. Ils souligneront aussi tout le soutien et l’enrichissement culturel que lui procurait Lucienne, son épouse.
---------Quant à notre petit journal, j’ai souvent raconté que c’est la réussite de celui qu’il avait créé à Brabant qui m’a incité à tenter l’aventure à Sainte Ménehould, en copiant, sans honte, son initiative. Je m’ouvrais à lui de ce projet. Il m’encouragea et accepta d’être notre président. Il sut nous mettre sur les rails et nous faire profiter de son expérience, de ses conseils. Deux ans plus tard, il nous informa de sa volonté de « passer la main » et céder sa place à un jeune « tout en restant attentif à nos travaux ». Luc Delemotte lui succéda et proposa que Gérard Mourlet soit promu Président d’honneur.
---------Le Petit journal de « Sainte Ménehould et ses voisins d’Argonne » continuera son chemin avec le succès que l’on sait, sans oublier ce qu’il doit à Gérard Mourlet.