
II
Mais quand s’agrandirent les jours,
Le bon Dieu vint à son secours
Il vint redonner l’espérance
A son petit soldat de France
Son flanc troué se referma.
Mais comme en un diorama,
Chaque nuit dans ses lourdes fièvres,
Ces mots revenaient sur ses lèvres :
Refrain.
Je veux revoir mes grands taillis,
Ma forêt sombre et mon pays.
0 ! mon Dieu, je vous en conjure,
Il faut, pour guérir ma blessure.
Mes bois ombreux, mes prés fleuris,
Mes vieux parents, mes bons amis !
Dans mon délire, je frissonne
En songeant à ma fière Argonne.
III
La terrible guerre prit fin,
Et le « Moblot » chez lui revint.
Expirant presque de misère,
Tomber dans les bras de son père.
Mais les senteurs de ses grands bois,
L’air vivifiant et le minois
De sa chère et douce Sylvie, le rappelèrent à la vie.
Refrain
Deux mois après on pouvait voir,
Parmi les ombres d’un beau soir,
Devisant sur l’herbe fauchée,
Le « Mobile » et sa fiancée.
Le Seigneur exauça ses vœux,
Il fut complètement heureux,
Car il épousa la mignonne
Dans son riant pays d’Argonne !