---------Ce printemps, j’ai peint des volets. Rien de bien passionnant me direz-vous ? Mais je m’étais installée au jardin et tout le temps de mon travail, j’ai été encouragé par un merveilleux petit chanteur. Il chantait sans doute pour sa mie, cachée dans un buisson, qui couvait leur future progéniture. Son chant était si gai, si plein d’espoir qu’il m’a ravie et remplie de joie.
---------Que serait la vie sans oiseaux ? Ne sont-ils pas de merveilleux petits compagnons qui illuminent notre vie à chaque saison ? En effet, dès le mois de mars, leurs chants nous réjouissent et leurs parades amoureuses nous amusent. Nous guettons les premières hirondelles et nous suivons avec admiration la construction de leurs nids. Bien sûr, nous sommes tristes lorsque l’automne arrive et qu’elles nous quittent pour d’autres jeux. C’est alors que d’autres oiseaux se rapprochent de nous et prennent possession de notre jardin. Les merles mangent les baies de nos haies. Les rouges-gorges, les bouvreuils, les chardonnerets acceptent volontiers les graines que nous leur donnons. Les mésanges effrontées ne viennent-elles pas jusque sur les rebords de nos fenêtres ? Ces petits oiseaux mettent de la couleur et de la vie dans notre jardin qui serait bien triste sans eux en hiver.
---------Ils méritent bien qu’on leur consacre « une page du poète » !
---------André Theuriet est bien connu des lecteurs du « Journal de Menou ». C’est dans un de ses poèmes « Le chemin des bois » que j’ai trouvé ce que cherchais.
Le Rossignol
Les nuits tièdes sont revenues
Dans les bois qui bourgeonnent encor,
A travers les feuilles menues,
Là-haut, tremble la lune d’or.
Les pleurs muets de la rosée
Baignent les fleurs au ras du sol,
Et dans l’air comme une fusée
Monte le chant du rossignol.
J’écoute, et noyé dans l’extase,
Comme un philtre je bois le son
Mon cœur traduit phrase par phrase
La voluptueuse chanson :
« Â Au creux des aubépines,
Loin des yeux indiscrets,
Garnis de mousses fines,
Les nids sont déjà prêts ;
« Â Sur eux les jeunes branches
Forment un dôme vert ;
Les muguets ont ouvert,
En bas, leurs cloches blanches
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Pour les frêles œufs gris
La couche est préparée
Sous les rameaux fleuris,
Viens, ô ma préférée !
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Amour ! amour ! amour !
Les heures sont propices ;
Vois : chatons et calices
Eclosent à l’entour.
La nuit est claire et douce,
Pourquoi tarder encor ?
Viens, le chaud nid de mousse
Attend son trésor »
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