Connaissance du Patrimoine Culturel Local
Le Petit Journal
de Sainte-Ménehould
et ses voisins d'Argonne
Edition régulière d'un bulletin traitant de l'histoire, des coutumes et de l'actualité.


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La rubrique de Jeannine CAPPY

   par Jeannine Cappy, Luc Delemotte (dessin)



---------Jusqu’à la révolution Française, la ferme, l’étang et le moulin de la Hotte appartenaient à l’abbaye de Châtrices. Fondée vers les années 1140, celle-ci est devenue, petit à petit, très prospère, à force d’efforts persévérants. Défrichant, assainissant, labourant, mettant en valeur les terrains, avec l’aide d’un nombreux personnel de convers, les moines possédaient dans la région des biens importants : Forêts, censes (sorte de fermes modèles pour l’époque), moulins, nombreux étangs, dont le poisson servait, non seulement à la nourriture des religieux et de leur personnel, mais était aussi vendu dans les environs, ou expédié à Châlons ou à Reims.
---------« Toutefois, disait le subdélégué Mathieu en 1709, l’on a commencé depuis quelques année à le conduire à Paris, de telle sorte qu’il n’en reste que peu dans le Pays [1] »
---------Au village de Châtrices même, dès le XIIème siècle, les moines joignirent à l’église et au cloître en construction, plusieurs maisons de culture nécessaires à l’exploitation des propriétés et un moulin à eau pour l’établissement duquel l’Aisne, curée et élargie, fut divisée en deux bras, l’un devant former le bief.
 »

L’ancien moulin de la Hotte - Photos C. CAPPY


---------« « Un potager s’ouvrait au levant, entre l’église projetée et la rivière et un verger de trois arpents y attenant se peupla d’arbres fruitiers d’espèces choisies [2] ».
---------On ne sait malheureusement pas lesquelles ! Et c’est grand dommage. On peut toutefois imaginer, sans crainte de beaucoup se tromper, que les pommiers y figuraient en bonne place. Une certaine petite reinette grise, dont la chair tendre, fine, juteuse, parfumée, acidulée est la meilleure pour faire la gelée, provenait peut-être du verger des Moines !
---------C’est, en tous cas, cette variété que mon arrière-grand’mère, Mathilde MAHUT, utilisait pour réaliser une recette originale, ni gelée, ni confiture, et pourtant les deux à la fois. En voici le secret :

La confiture de Mathilde


---------- Prendre des pommes acidulées, reinettes de préférence, et surtout à peine mûres. Les laver soigneusement, enlever toutes les queues, les peler sans avoir peur « d’équarrir ». Les couper en quartier, ôter les coeurs.
---------- Dans une bassine, mettre les pelures, coeurs et pépins. Recouvrir d’eau juste nécessaire. Faire cuire à feu doux deux ou trois heures (rajouter de l’eau si besoin est, mais il ne doit pas rester beaucoup de liquide). Egoutter pendant une nuit.
---------- Peser le liquide et ajouter le même poids de sucre.
---------- D’autre part, vous aurez fait cuire les quartiers de pomme avec moitié de leur poids de sucre, un peu d’eau et du jus de citron.
---------- Mêler les deux préparations, sans écraser les quartiers. Cuire jusqu’au premier bouillon, en remuant doucement.
---------- Recommencer le lendemain un bouillon, le surlendemain, un bouillon.
Mettre en pots.
---------Cette recette vous demandera un peu de temps, mais les compliments qu’on vous en fera vous récompenseront largement de vos efforts.

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---------La photo de la page 42 du numéro 9 a été attribuée à Claude CAPPY. En fait, l’auteur en est François STUPP.

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Notes

[1L’Abbaye de Châtrices par Monsieur Louis BROUILLON

[2L’Abbaye de Châtrices par Monsieur Louis BROUILLON

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