Connaissance du Patrimoine Culturel Local
Le Petit Journal
de Sainte-Ménehould
et ses voisins d'Argonne
Edition régulière d'un bulletin traitant de l'histoire, des coutumes et de l'actualité.


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VALMY AN I DE LA REPUBLIQUE

LA STRATEGIE DE DUMOURIEZ : Arrêter les ennemis sur le massif de l’Argonne

   par Michel Delaitre



---------L’association “ les fils de Valmy nous a fait parvenir de nombreux documents que nous publierons dans les prochains numéros. En introduction, nous donnons la parole au secrétaire de l’association qui donne quelques précisions sur cette bataille :

RETOUR SUR LA VICTOIRE DE VALMY


---------La victoire de Valmy, par ses conséquences directes et sa valeur symbolique, a eu un poids décisif dans l’évolution de la Révolution française. Elle tient une place particulière dans l’historiographie de cette période. Les nostalgiques de l’Ancien Régime ont toujours contesté l’importance de la bataille et la part qu’y prit le peuple, en rabaissant les combats à une simple canonnade, donnant le mérite de la victoire aux régiments de l’ancienne armée royale, aidés par l’épidémie de dysenterie qui régnait parmi les troupes ennemies et y ajoutant la corruption de Brunswick soudoyé par des émissaires de Danton.
---------A l’inverse, les Républicains soulignent que l’enthousiasme des volontaires de la Révolution a eu raison des mercenaires des rois coalisés contre le peuple français en lutte pour la sauvegarde de sa souveraineté toute nouvellement acquise.
---------Les nombreuses études menées à l’occasion du bicentenaire ont apporté des précisions très argumentées sur les conditions de cette bataille si controversée : importance des forces en présence le 20 septembre à Valmy, état des troupes, expérience militaire, armement, ravitaillement, encadrement, objectifs des divers commandements

LES FORCES EN PRESENCE
---------Sur la frontière nord-est de la France, en août 1792, les souverains coalisés concentrent environ quatre-vingt mille hommes en ordre de combat et cinquante mille en réserve ; les Français sensiblement autant. Dans sa stratégie, Brunswick estime qu’il aura besoin de soixante mille hommes pour mettre les Parisiens à la raison.
---------Le 20 septembre, à Valmy, sur la façade ouest de l’Argonne, les ennemis ne disposent que des trente à quarante mille Prussiens de Brunswick.
N.B. : Les Autrichiens de Ferclayt et la cavalerie des princes français, en tout seize mille hommes, n’arriveront que le lendemain sur le site.
---------Face à ces forces, les Français disposent des vingt mille hommes de Kellermann et des vingt mille des généraux Beurnonville, Stengel et Chazot. Dumouriez garde sur place en réserve les seize mille hommes des généraux Le Veneur, Duval et Miranda ; soit en tout cinquante-six mille hommes.
N.B. : Dans la vallée de la Biesme, le général Dillon oppose huit mille hommes aux Autrichiens d’Hohenlohe-Kirchberg et aux Hessois du landgrave Guillaume (seize mille hommes environ, disposés sur la façade est de l’Argonne).

L’ARMEMENT
---------Le canon Gribeauval assure aux Français une nette supériorité par sa conception très en avance pour l’époque (légèreté, maniabilité, solidité, sûreté des précision) ; il restera en service jusqu’en 1829 et fera toutes les guerres napoléoniennes. Il est utilisé sur le plateau de Valmy par des généraux qui l’ont eux-mêmes expérimenté pendant la guerre d’Amérique (ex : général d’Abboville).

L’ETAT DES TROUPES
---------Les régiments prussiens ont été acheminés vers la France depuis le début de l’été, à partir de la Silésie, du Brandebourg et de la Poméranie. En août, ils ont été contaminés par l’eau de la Moselle. Leur ravitaillement est devenu très difficile en Lorraine et en Champagne en cette fin d’été où les moissons sont déjà insuffisantes pour nourrir les populations, au moment où les greniers sont vides et les récoltes pas encore battues. Les paysans se révèlent hostiles aux envahisseurs qui menacent de leur reprendre les acquis de la Révolution. Par ailleurs, l’automne est précoce ; il pleut beaucoup ; il fait froid ; les Prussiens n’ont que leur équipement d’été
---------Bilan : entré en France le 19 août avec quarante-deux mille hommes parfaitement valides, Brunswick repasse la frontière le 23 octobre avec seulement dix-sept mille. La plupart des vingt-cinq mille autres sont morts de misère ou de maladie, ou ont déserté. Cf Hublot “ Valmy ou la défense de la Nation par les armes “ P. 341/342.

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