Connaissance du Patrimoine Culturel Local
Le Petit Journal
de Sainte-Ménehould
et ses voisins d'Argonne
Edition régulière d'un bulletin traitant de l'histoire, des coutumes et de l'actualité.


Enregistrer au format PDF :Version Pdf


Version imprimable de cet article Version imprimable **




LES FRERES CITROEN EN ARGONNE

   par François Duboisy



          Dans cette contrée, que de noms vont connaître une bien triste célébrité : La Gruerie, La Harazée, La Fontaine-Madame, Bagatelle, Saint Hubert, Le Four de Paris, La côte 176 ... ! Autour de Servon, durant quatre mois, les combats rapprochés furent incessants et meurtriers.
          Le vendredi 9 octobre 1914, le Caporal Bernard CITROEN trouvait la mort en allant secourir un de ses camarades blessé au cours d’une attaque. Il allait recevoir la médaille militaire à titre posthume, la Croix de Guerre avec palmes et être cité à l’ordre de l’armée « Engagé volontaire pour la durée de la guerre, à l’âge de trente neuf ans, quoique réformé antérieurement. A demandé à venir sur le front dans un régiment actif. S’est toujours fait remarquer par son entrain, son dévouement et sa bravoure. A été tué en allant porter secours à un de ses hommes, blessé en avant des tranchées ».
          André CITROEN reçoit l’avis officiel du décès de son frère, le 15 octobre. Il est effondré. Bernard était pour lui un frère plus âgé, mais surtout son meilleur ami. Ils avaient vécu ensemble leur enfance, mais aussi les premières années d’adulte d’André, lorsqu’ils partageaient le même appartement. Ils avaient goûté des soirées pleines de gaieté où André s’évertuait d’égaler Bernard, dont les qualités de musicien et de cuisinier émerveillaient leur entourage. Il avait été le guide qui faisait découvrir au jeune frère les plaisirs et le sens de la vie.
          Souvent, André lui avait demandé de venir travailler avec lui. Ensemble, d’ailleurs, ils avaient déposé en 1904 un brevet de « perfectionnement des montages et fermetures des vêtements de fourrure ». Mais Bernard préférait les fastes de la vie mondaine. Et ce 15 octobre, tout était fini. Jamais Bernard CITROEN « ne ferait rouler la France comme le fit son frère ».

          Après la guerre, André CITROEN fit ériger une stèle commémorative, à proximité de l’endroit où était tombé son frère.
          Pour s’y rendre, il faut quitter Vienne Le Château, en direction de Binarville. Après le cimetière, prendre à gauche la direction de Servon. Le monument est à 200 m du carrefour, à droite. On peut y lire :
          A l’avant du monument
          Pieux souvenir à la mémoire de Bernard CITROEN, Caporal au 51ème Régiment d’Infanterie, tué à l’ennemi dans le voisinage, le 9 octobre 1914, à l’âge de 39 ans.
          A l’arrière du monument
          Citation à l’ordre de l’Armée, CITROEN Bernard, Caporal au 51ème d’Infanterie, Engagé pour la durée de la guerre à l’âge de 39 ans, quoique réformé antérieurement, a demandé à venir sur le front dans un régiment actif. S’est toujours fait remarquer par son entrain, son dévouement et sa bravoure. A été tué le 9 octobre 1914 en allant porter secours à un de ses hommes blessé en avant des tranchées. Médaille militaire - Croix de Guerre.

JOFFRE


          François DUBOISY, d’après Jacques WOLGENSINGER, « André CITROEN », mai 1991 - Flammarion éditeur.


Répondre à cet article


-Nombre de fois où cet article a été vu -
- -
Sainte-Ménehould et ses voisins d'Argonne
Association déclarée le 06 février 1998
Siège social : Hôtel de ville
B.P. 97- 51801 Sainte-Ménehould