Connaissance du Patrimoine Culturel Local
Le Petit Journal
de Sainte-Ménehould
et ses voisins d'Argonne
Edition régulière d'un bulletin traitant de l'histoire, des coutumes et de l'actualité.


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L’instruction à Sainte-Ménehould.

   par Jean-Claude Léger



Origine de l’instruction :
Il est évident qu’une forme hiérarchisée d’enseignement devait exister depuis longtemps à Sainte-Ménehould. Les abbayes étaient des centres capables de transmettre les cultures religieuses et intellectuelles. L’instruction était dispensée à une grande partie de la noblesse mais également aux enfants des notables et des riches commerçants. Les manants, vilains et roturiers n’avaient aucun moyen financier, ils employaient leurs enfants à des travaux permettant l’augmentation des produits essentiels à la subsistance alimentaire. C’est seulement en l’an deuxième de la République Française que les écoles primaires ont été établies dans toutes les municipalités selon le décret du 29 frimaire an 2.
A Sainte Ménehould, il est indéniable que l’instruction existait avant la deuxième moitié du XVIème siècle. Une décision pour fonder des classes latines émana du roi Charles IX . L’évêque de Châlons, Jérôme Bourgeois, en qualité de commissaire fit accorder au régent des classes latines établies à Sainte Ménehould, un revenu annuel de 150 livres. Par lettre patente de l’année 1566 la rente sera payée à plusieurs, savoir : 60 livres par la ville, le reste 90 livres par les abbayes, soit : 30 livres par l’abbaye de La Chalade, 20 livres par l’abbaye de Moiremont et 40 livres par l’abbaye de Châtrices. Les religieux de ces abbayes, mécontents au sujet du payement de ces charges, élevèrent dès 1567 et à plusieurs reprises des contestations. Ils furent déboutés par les arrêts de divers Parlements, par le fait qu’ils touchaient certaines dîmes sur les biens de la ville.

L’Hospice héberge les classes latines :
Elles étaient dirigées par son chapelain habitant du lieu. C’est en 1714 que la ville acheta une maison voisine de l’Hospice, elle était désignée sous le nom de « la maison de Sault ». Les classes latines y furent établies, deux régents étaient chargés de l’instruction. Nous allons attendre le mois de janvier 1716 pour l’installation d’un troisième régent. Des travaux d’appropriation furent faits, on employa pour cette restauration des pierres en provenance de la démolition de la porte Florion. Un terrible incendie éclata dans le centre de la ville au cours de la nuit du 7 août 1719. Le feu sembla s’arrêter au couvent des religieuses, mais le vent changea de direction et les flammes se dirigèrent de l’autre côté, l’hôpital fut la proie des ardeurs du feu. Les bâtiments de l’hôpital furent restaurés vers 1750 et les malades purent à nouveau être reçus dans des salles rénovées. Le collège reprendra en 1755 ses locaux et recevra de nouveau les élèves de la ville et de la campagne. L’abbé François Buirette devint le premier régent et responsable du pensionnat du collège remis à neuf. A cette occasion la municipalité édicta un règlement, elle fixa le nombre des régents, leur traitement, la discipline et la tenue des classes. L’abbé Buirette arrêta ses fonctions en 1778 sans que la ville ne puisse lui accorder une pension de retraite. A sa mort, il laissa par testament au collège une somme de 2 000 francs. En 1790, une disette de céréale se fit ressentir, les circonstances de pauvreté poussèrent des élèves du collège à proposer que la somme allouée pour la distribution des prix soit affectée à l’achat de pain et de le distribuer aux indigents. Pour cette action des éloges de reconnaissance de solidarité ont été mentionnés par la municipalité.

Les ressources financières pour l’instruction :
L’abbé de la Romagère, supérieur des écoles de charité ou plus exactement des écoles chrétiennes, rédige en 1790, un mémoire sur l’état des revenus pour le département de la Marne.
Pour notre région celui-ci commence par Sainte-Ménehould.
- Le collège a pour ressources une rente de 30 livres 13 sols sur les tailles suivant un acte notarial du 9 août 1765 ainsi que les 90 livres suivant la lettre patente de 1566. Une somme de 60 livres est affectée sur les revenus communaux à partir des octrois de la ville et 102 livres sur ses deniers patrimoniaux.
Ce mémoire se poursuit par les écoles circonvoisines et leurs revenus :
- L’école des filles de la Neuville-au-Pont a pour revenus une rente au principal de 1 000 livres sur le clergé général de France rapportant 40 livres d’intérêts destinés à payer l’écolage de douze pauvres filles. L’évêque fait donner à la sœur d’école 30 livres pour supplément de pension et une maison qui est entretenue par les habitants.
- L’école de filles de Passavant a pour revenus une ferme consistant en terres et prés donnés par un particulier le 26 août 1727. La ferme est louée 66 livres et 2 boisseaux d’orge. Une maison et un petit jardin pour la sœur.
- A Verrières la somme de 9 livres par la Fabrique, l’évêque fait donner 30 livres de pension.

La situation de l’enseignement :
Pendant la Révolution suite au décret du 6 avril 1792, le collège fut déserté du fait de la suppression des congrégations s’adonnant à l’instruction publique. A la rentrée du 19 octobre 1792 le collège voit une très avantageuse modification de l’enseignement. Des deux classes du collège, une seule reste ouverte pour les étudiants en langue latine, le premier régent est suffisant pour leur instruction. La seconde classe embrasse les connaissances les plus nécessaires à tous les états de la vie civile. Le programme sorti de l’imprimerie Mercier (Voir page suivante le prospectus) est un plaidoyer républicain contre l’ignorance et pour l’enseignement des sciences. Par suite de la démission du sieur Mathieu, second régent, les cours de sciences ont été assurés à compter du 5 janvier 1793, par le sieur Jean Jacques Defrance, selon le programme qui avait été établi par son prédécesseur.

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