Il naquit à Sainte-Ménehould en octobre 1906. Héros du premier raid aérien Nouméa Paris à bord d’un mono moteur en 1939, il fut aussi le créateur de l’aéro-club de Nouméa qui porte son nom et co-fondateur de la compagnie « Air Calédonie ».
Son père, qui tenait la librairie-imprimerie située en face du collège Chanzy, aurait bien voulu que l’un de ses fils ou l’une de ses filles lui succédât. Hélas, ses vœux ne furent guère exaucés !
Jean, l’aîné devint directeur commercial aux aciéries De Wendel puis Directeur des Charbonnages de Lorraine, Jeannette épousa le Docteur Robert Husson à Badonvillers en Meurthe et Moselle et Georgette choisit la voie religieuse. Elle devint directrice du couvent de Saint-Quentin et professeur de philosophie.
Quant à Henri, son goût de l’aventure l’entraîna très loin de l’Argonne.
Naissance d’une vocation
Il va avoir 8 ans en 1914. Un « champ d’atterrissage » avait été installé à la Camuterie [1] aussitôt le départ des troupes Allemandes, en septembre 1914. Henri était aux premières loges. Avec d’autres enfants, dès qu’ils entendaient le vrombissement d’un avion,
ils se précipitaient pour profiter largement du spectacle. Blottis dans les haies, sans bouger, ils observaient ces hommes vêtus de cuir, leurs grosses lunettes sur le nez. Leur imagination les faisait piloter ces monstres qui crachaient le feu. Sûr qu’ils auraient su !
Ils jugeaient les atterrissages, les décollages. Ils estimaient si l’avion devait obliquer à droite pour éviter le bouleau de la ferme du grand-père d’Henri.
C’est pendant ces longues caches qu’Henri s’imprégna du désir de piloter. En classe, son imagination prit son envol devant le grand planisphère, ses continents, ses océans....
C’était un enfant très intelligent, mais aussi indiscipliné, même très indiscipliné, parait-il, aimant les boutades. Il fit ses études secondaires au Collège Chanzy situé à moins d’une cinquantaine de mètres de chez lui. Il était souvent en retard. Une fois, il expliqua ce retard en disant qu’il y avait un fort vent debout et qu’en conséquence, il ne pouvait pas avancer malgré tous ses efforts. Inutile de dire qu’il n’eut pas les circonstances atténuantes !
Les études ne l’absorbèrent que pour ce qui l’intéressait beaucoup. Il était très cultivé, mais son goût du défi lui fit refuser les mathématiques. Pour lui, la culture et le savoir devaient servir l’action.
Après avoir passé son bac à Paris, il prit le chemin de l’université de Nancy où il fit ses études supérieures à la faculté de pharmacie.
Son diplôme en poche, en 1929, il dut faire son service militaire. Le démon des grands espaces et de la découverte lui fit demander une affectation au Maroc.
Il fit ses premières armes professionnelles à l’hôpital militaire de Fez où il devint officier. Il se donna à fond dans tous les travaux de salubrité auxquels participait l’armée. Là encore, son esprit indépendant lui fit prendre des libertés avec le règlement. Il préférait la djellaba, large et rafraîchissante à l’uniforme collant !
Démobilisé en 1930, il s’installa aussitôt après comme pharmacien civil dans le quartier arabe du Mellah.
En 1933, une annonce du journal pharmaceutique retient son attention : une pharmacie, l’officine Busiau, est à vendre à Nouméa ! La Nouvelle Calédonie est un pays neuf, tout y est à créer Sa décision est vite prise : Il vend sa pharmacie du Mellah, et arrive en février 1934 à Nouméa.