Connaissance du Patrimoine Culturel Local
Le Petit Journal
de Sainte-Ménehould
et ses voisins d'Argonne
Edition régulière d'un bulletin traitant de l'histoire, des coutumes et de l'actualité.


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ALIX BUACHE

le Maire de l’après-guerre.

   par François Duboisy



Grâce à une équipe soudée autour de sa personnalité, Sainte-Ménehould retrouve sa belle ordonnance d’antan et la coquetterie de ses places et de ses promenades. En dix ans, l’essentiel est fait. Le 13 octobre 1954, pour célébrer cette renaissance, les autorités se réunissent à Sainte-Ménehould, à l’occasion de l’inauguration du nouveau groupe scolaire, rue Camille Margaine. Tout Sainte-Ménehould est là, devant les grilles enrubannées de tricolore, tandis que, sous les ordres de Monsieur FERY, l’Aiglonne fait éclater la Marseillaise. Tout le gratin du département est accueilli par le Maire : Monsieur CHAUSSADE, Préfet, Monsieur SCHNEITER, Député et ancien Ministre, Messieurs MENU et LEMAIRE, Sénateurs, Monsieur BERGAUT, président du Conseil Général, Messieurs ANXIONNAZ et DEGRAEVE, Conseillers Généraux. Alors que le ciel gris moutonné laisse percer un joyeux rayon de soleil en signe d’amitié et d’espérance, Monsieur BUACHE déclare :
« Nous avions, là une plaie de pierres qui, parmi d’autres, faisait grand mal à notre ville. Elle est pansée et c’est tant mieux. Notre groupe scolaire, grand mutilé de guerre, deux fois touché dans ses oeuvres vives, renaît à son existence utile. Nous n’oublions pas la note à payer, mais nous regardons aussi la plus belle de nos espérances, cette jeunesse rassemblée de nouveau, qui donne une âme à ces pierres relevées. »
On peut mettre au crédit de la municipalité de Monsieur BUACHE, une construction respectant le caractère traditionnel de la cité. Ainsi, la rue Philippe de la Force est relevée dans le respect du style local, les logements locatifs HLM sont insérés discrètement dans le tissu architectural. Après son départ de la Mairie, en 1959, c’est une autre optique qui sera adoptée avec la création du quartier des Vertes Voyes. N’oublions pas que, contrairement à certaines idées reçues, c’est lui qui, en collaboration a avec Emile NOEL, Président de la chambre des entrepreneurs de l’arrondissement, a lancé, en 1953, la zone industrielle, en acquérant le terrain de l’ancienne bonneterie CHIGOT. Robert LANCELOT en fut le premier utilisateur, puis, comme Maire, un promoteur efficace.
L’année 1955 va marquer un tournant dans l’activité d’Alix BUACHE. Il se présente à l’élection cantonale tout naturellement, mais sans grand enthousiasme. Il est concurrencé, sur sa gauche, par son adjoint Henri STEFFEN, socialiste. Au premier tour, à la surprise générale, c’est un jeune agriculteur, Jean-Louis PIERRE dit MERY, porté par l’essor du MRP et le vote des villages, qui est en tête, devançant Alix BUACHE de quelques voix, ce dernier étant talonné par Henri STEFFEN.
En fait, Alix BUACHE est considéré par tous comme le favori du second tour, en bénéficiant du désistement des autres candidats de gauche. La victoire est à portée de main. Et bien Alix BUACHE se dérobe, peut-être un peu ulcéré de ne pas avoir fait un meilleur score, mais aussi sûrement déjà un peu las de la politique. Il finira son mandat de Maire, mais ne se représentera pas en 1959, laissant la place à Robert LANCELOT.
Au cours d’une brillante cérémonie, présidée par Monsieur Christian LOBUT, Préfet de la Marne, Monsieur BUACHE est fait Maire honoraire et reçoit un éclatant hommage de la nouvelle municipalité, le vendredi 8 mai 1959. Il est fait, par le Préfet, le bilan de son action « permettant à Sainte-Ménehould d’affronter l’avenir avec confiance : zone industrielle, création de logements, modernisation de l’hôpital, création du groupe scolaire et centre technique [1], développement du Collège, accroissement du tourisme. »
En 1961, Monsieur BUACHE perd son épouse. On continuera encore longtemps à voir sa silhouette arpenter, à pieds, la ville qu’il aime. En 1976, il décède. La population lui rend un dernier hommage émouvant lors de ses obsèques.

Ainsi partait celui qui se définissait comme « un bon père de famille, pour qui la solidarité n’est pas qu’un mot, la fraternité est autre chose qu’une écriture, qui aime plus les gens que l’argent et se sent solidaire de tous ceux qui gèrent leur maison, leur commune, le pays, avec le sens de la solidarité. »

Source : journal l’UNION

Notes

[1Futur Lycée professionnel

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Sainte-Ménehould et ses voisins d'Argonne
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