Je pense à toi très fort
Haïti
Ile martyre
Ile de souffrance
Petite perle,
Perle macabre…
En ton sein
Sourdent des pleurs,
Montent des cris, Haïti… Grondements, bouillonnements,
Coule, coule le sang de tes enfants…
Liberté,
République !
Doux euphémisme
Haïti
Un feu brûle toujours en ton ventre,
Souvenirs affreux, la loi des plus forts
Aimer
Caresse de la nuit, douceur…
Eveil, tendresse,
Doux réveil câlin…
Caresse à la fleur de ta peau
Sur tes ombres chinoises
A la faible lueur,
Petit matin bonheur…
Tiédeur de ta bouche
Sur mon sein.
Chaleur de tes mains.
Mes doigts, mes ongles,
Glissent, frôlent,
Presque imperceptibles,
L’épiderme de ton dos
Jusqu’au bas de tes reins,
Frissons !
Brûlures de nos baisers
Explosions de nos sens.
Ivresse !
Luminescence de ton regard
Sensation apaisée,
Bien être, caresse !
Aimer.
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Sur les toits de ma Champagne
Je dis qu’un jour je m’envolerai
Dans ces pays d’où je reviens toujours.
Ces pays où il fait si bon vivre,
Ces pays d’équateur,
ces pays des tropiques,
Ou ces pays du midi méditerranée.
Je dis qu’un jour je déploierai mes ailes,
Je dis que je partirai.
Que définitivement, je me poserai,
je me fixerai.
Mais où ? Je ne sais !
Je ne puis me décider !
Quelle destination choisir ?
Où atterrir ?
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Mais prostrée, hagarde,
Pour toi plus d’espoir de revanche…
Tout s’acharne
Aucun répit, Haïti,
Tempêtes, cyclones, séismes,
Semblent vouloir t’engloutir,
T’effacer de cette planète…
Haïti
Ile martyre
Ille de souffrances…
Petite perle,
Tu engendres le rêve, les convoitises,
Le monde te couvre de son aile…
Un remake vas-tu vivre ?
Je pense à toi très fort…
Pourquoi là, plutôt qu’ici ?
Pourquoi ici, plutôt qu’ailleurs ?
Toujours prête à partir,
Encore plus à revenir.
Je suis un oiseau migrateur.
Ce qui me peine,
Ce qui motive mes ailes,
C’est que chez nous nous boude
Trop souvent notre soleil.
Mais je ne sais si je supporterai,
Sa présence à profusion,
Plus d’une année entière.
Ici j’ai ma famille,
J’ai mes amis, j’ai mes racines,
Et c’est un beau pays.
Un pays plat, un patchwork aux couleurs vives.
Ce pays que je vante,
Mais d’où je reviens allègre, très souvent !
Dans ma campagne crayeuse,
Que l’on disait pouilleuse.
Ces pays, finalement,
Vite m’ennuient.
Ici je suis chez moi
Ici c’est mon pays,
Un pays qui pétille
Où je me sens revivre.
Même si je suis rebelle,
Je lui suis très fidèle.
Et c’est sur les toits de ma Champagne
Que toujours je me pose.
Je rabats mes ailes, un moment, je me repose.
J’aime le calme de ma petite ville, j’y suis bien.
J’en connais les moindres recoins
Sur le bout de mes doigts
Comme les doigts de ma main.
Et je crois que c’est là
Que je replierai mes ailes,
Pour la dernière fois.
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