Connaissance du Patrimoine Culturel Local
Le Petit Journal
de Sainte-Ménehould
et ses voisins d'Argonne
Edition régulière d'un bulletin traitant de l'histoire, des coutumes et de l'actualité.


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Monument ou fontaine ?

   par John Jussy



Le monument érigé en 1922 allait poser bien des problèmes. Madame Bournizet, veuve d’un maître tanneur de la ville, avait légué à la commune une somme de 200 000 francs pour créer l’adduction d’eau et faire une fontaine sur la place. Le testament daté de 1902 fut accepté par la municipalité en 1909, trois mois après la mort de la bienfaitrice.
Le réseau d’eau potable fut fait, mais pas la fontaine dont l’emplacement avait été pris par le Poilu et son chien. Plus tard, en compensation, on éleva près de la gare une fontaine Wallace ; c’était en 1927, alors que les fontaines Wallace de Paris sont de la guerre de 1870.
Alors, comme me l’a dit un ancien combattant, si on retire le monument, fera-t-on une fontaine ? Juste retour aux sources, si l’on peut dire.

Poésie et monument extraits du Bulletin Municipal n°14 de janvier 1976


Faut-il en rire ?

Le poilu qui ne veut pas partir


Le monument aux morts de Sainte-Ménehould a été installé au beau milieu de la place aujourd’hui nommée place du Général Leclerc. Le poilu en faction dans la forêt fait face à l’hôtel de ville, séparé de lui par la route très empruntée, et parfois cette position pose problème.
Déjà après la grande guerre le conseil municipal devait réfléchir à l’emplacement où serait érigé le monument. On peut lire dans les comptes-rendus du conseil municipal de l’époque : « le rapport estime que le meilleur emplacement serait la bordure du jard ; à son défaut il faudrait choisir le terre-plein ouest de la place de l’hôtel de ville. »
Le maire Henri Mangin était partisan de l’emplacement du jard, « en raison de la crainte qu’un monument sur la place de l’hôtel de ville ne nuise au caractère et à l’esthétique de cette place. » Mais il fut décidé que l’emplacement définitif ne serait désigné par le comité qu’après présentation sur le terrain d’une silhouette du monument, grandeur nature en construction de bois et toile, dont les frais d’établissement seraient à la charge du sculpteur M. de Tarnowsky.
Jamais nous n’avons vu de document montrant cette éphémère construction ; et finalement le comité a émis le vœu que le monument soit érigé sur la place de l’hôtel de ville.

Déplacer le monument ?
Il y a quelques années on avait entendu dire que le monument allait être déplacé ; des problèmes étaient en effet apparus lors de certaines cérémonies, quand les officiels doivent traverser la route nationale devenue départementale. On se souvient d’un 11 novembre où le sous-préfet avait dû slalomer entre les « petites culottes », gêné qu’il était par un commerçant qui avait installé son étalage d’habits féminins au beau milieu du chemin habituellement réservé au passage des officiels.
Les avis étaient partagés, les anciens combattants n’étaient pas d’accord, et l’idée passa dans les oubliettes sans autre forme de procès.
On aurait pu croire que cette idée était unique dans l’histoire de la cité si en feuilletant les bulletins municipaux on ne découvrit dans le numéro 14 de janvier 1976 un poème signé Menou l’Ahuri, un « poète » qui avait sans doute assisté aux grandes discussions municipales autour de l’aménagement de la place du général Leclerc.
Dans le poème, le Poilu est censé parler à son chien ; au nom de l’embellissement, le monument aurait pu être déplacé, et pour le Poilu, « ce s’rait la r’traite d’office ».
Et si au lieu d’imaginer un déplacement dans la cour du musée, derrière la mairie, ou dans un lieu, comme l’on fait déjà des villes, qui se nommerait lieu de mémoire, on plaçait le Poilu à côté de Dom Pérignon, dans le jard ? Ea, ce serait comique N’est-ce pas M. Mangin ?

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