PREMIER COUPLET L’année dernière au mois d’Juin à l’ouverture Tous les pêcheurs de la bonne ville de Menou, Heureux, se rendirent, pour prendre une friture Sur les bords de l’Aisne et préparer un coup. Ils installèrent toutes leurs gaules Dans un endroit bien repéré, Puis sans mouvement d’pied, ni d’épaule Ils commencèrent à amorcer. Depors dit nom d’un nom, Mon vieux, çà n’sent pas bon. C’nest rien répond Léon, Nous prendrons du gardon.
Refrain Allons debout, les chevalier de la gaule De Sainte-Menou et des environs, Partons tous la ligne sur l’épaule, Pour aller prendre des poissons. Nous empêcherons dans nos jolies rivières, Le braconnage et la pollution, Nous mangerons et nous en serons fiers, Des Rossettes, des Brochets et des Goujons.
DEUXIEME COUPLET Le soir venu ils rentrèrent à la maison, Joyeux, contents, la boursette remplie de poissons, On va pouvoir enfin se caler les joues Avec la femme, les gosses, sans que çà coûte un sou. La ménagère dit c’n’est pas cher, Pour régaler mes petits rejetons, J’vais leur en faire une bonne saucière, Qu’nous mangerons avec le patron. Mais v’là qu’en dégustant, La bouchée tombe des dents, Quest-ce qu’il y a donc là-d’dans C’est un empoisonnement.
| | TROISIEME COUPLET Le lendemain en ville ce fut une ruée, Tout l’monde parla de ce bruit sensationnel, Les poisson de l’Aisne sont tous empoisonnés. Eux et la rivière, ils ont un goût d’eau de javel. Les pêcheurs furieux se désespérèrent, Nous n’pourrons plus manger de poissons. Ils remirent d’une idée première A la mairie une pétition. Ninguet était navré, Philbert n’était pas fier, Rosman était vexé, Desingly était vert.
QUATRIEME COUPLET Un journaliste eut une idée fameuse, je sais, dit-il, les causes de la pollution, Cela provient tout simplement des laveuses Qui travaillent toutes sans aucune attention. Oui, ces bonnes femmes du lavoir, Se servent sans rimes, ni raisons Pour laver une petit mouchoir, De l’eau de javel à profusion. L’une dit : qu’est-c’que c’est qu’çà Sacré taureau d’verrat Viens donc ici faignant J’t’fous la gueule dedans.
CINQUIEME COUPLET Un jour M’sieu l’Maire voulut bien nous faire connaître Que le coupable était enfin désigné, Aussitôt par le tambour et par des lettres Tous les pêcheurs dans une salle furent convoqués. Quelques-uns firent de la rouspétance. Ils ont été vivement remisés, Et à la fin de la séance, La société d’pêche était née. Denafoux est le président, Gallois le secrétaire, L’trésorier, c’est Laurent, Avec quatre commissaires.
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