EDITORIAL

---------Un chroniqueur s’amusait en assurant qu’un français sur deux est président d’un club, d’un organisme ou d’un parti. L’autre français est trésorier.
---------La période électorale actuelle incite à la réflexion. 2002 aura été une année riche en scrutins. tant nationaux que locaux. Ainsi, en janvier dernier, j’ai été élu Président de l’association « Sainte-Ménehould et ses Voisins d’Argonne ». Quiconque, plus modeste, se serait abstenu de l’exercice périlleux et orgueilleux dans lequel je vais me lancer : faire partager mon expérience avec celui qui, bientôt. deviendra Président de la République.
---------Dans ce concours de circonstances, j’ai bénéficié d’une chance extraordinaire. Mon prédécesseur, à qui je rends hommage, ne briguait pas de mandat supplémentaire. C’était donc la voie royale à une élection sans surprise : j’étais le seul et unique candidat, élu à l’unanimité. Je n’avais déposé aucun programme où il aurait pu être question de délinquance ou de retraite. Cela n’aurait pas été de bon aloi et tous les membres de l’association sont connus pour leurs bonnes moeurs, leur tenue exemplaire. De plus, ces valeureux rédacteurs ont. pour la plupart, atteint l’âge fatidique qui ouvre les portes aux joies méritées qu’on s’offre avec une pension agréée.
---------Quant aux guerres de couloirs entre éventuels ministrables, elles se sont limitées à quelques échanges verbaux sympathiques. Le trésorier est spécialiste des bons jeux de mots et contrepèteries, les cahiers de caisse sont pourtant parfaitement tenus. Le secrétaire. toujours vigilant, assure la bonne marche administrative de l’association.
---------Les enjeux ne sont pas comparables.
---------Je ne peux donc tirer aucune vanité de ce titre de président. somme toute honorifique.
---------Celui qui sera élu par les Français, au printemps prochain, passera sous l’Arc de Triomphe de l’histoire. Pour ma part, en hiver dernier, je suis passé par la petite porte dérobée qui accède aux honneurs de l’histoire locale.